Les travaux de chantier ont un impact significatif sur notre environnement, qui se manifeste à plusieurs niveaux :
Le secteur du bâtiment représente 23 % des émissions de GES d’après l’ADEME. Selon l’Insee, en 2021, le bâtiment et la construction représentent le 3ème poste d’émissions en France. À l’échelle d’un chantier, l’empreinte carbone est estimée entre 850 et 1000 kg de CO2e par m².1
L’empreinte carbone d’un bâtiment inclus la mesure de ses émissions de gaz à effet de serre tout au long de son cycle de vie, non seulement les émissions directes liées à l’utilisation d’énergie dans le bâtiment, mais également les émissions indirectes provenant de l’extraction des matériaux de construction, de leur fabrication, du transport, ainsi que de la gestion des déchets et de la fin de vie du bâtiment.
Ainsi, il est principalement constitué de deux pôles d’émissions importants :
La construction (toutes les émissions induites par le chantier de construction)
L’utilisation future de ce bâtiment (ses consommations énergétiques, les travaux d’entretien et d’aménagement, les déplacements futurs des résidents, etc.)
La construction d’1m2 de bâtiment neuf émet en moyenne 1,5 tonne équivalent CO2 sur une durée de vie de 50 ans. 60% de ces émissions sont liées à la construction (et particulièrement aux matériaux) et 40% à l’exploitation.2
Pour réduire l’empreinte du bâtiment, il convient ainsi d’agir sur ces deux volets.
Rénover plutôt que de construire
La réduction des émissions passe par l’application des concepts de sobriété matérielle. Ainsi, conserver au maximum l’existant dans le cas d’une rénovation et privilégier la rénovation à la construction neuve sont deux directions à privilégier.
Dans de nombreux cas, la structure globale et l’enveloppe du bâtiment représentent la part la plus significative de l’empreinte carbone, notamment lié au recours de volumes considérables en béton. Le réemploi d’une partie d’un bâtiment existant (comme son enveloppe extérieure) permet d’éviter des émissions par rapport à un scénario de reconstruction. En ordre de grandeur, la démolition des fondations, structures et maçonneries peuvent être de 300 kgCO2 par m² de surface de plancher.1
Quels que soient les standards de reconstruction, une réhabilitation sera presque toujours moins impactante qu’une reconstruction. En ordre de grandeur, une rénovation lourde représente 2 fois moins d’émissions qu’une reconstruction.
Cependant, lorsque cela est nécessaire, l’écoconception permet de construire des bâtiments plus écologiques tout au long de leur cycle de vie. Par exemple en concevant des bâtiments pouvant être facilement adaptés ou rénovés (en évitant la démolition), de penser à la déconstruction et au recyclage ainsi qu’à la réutilisation des matériaux utilisés, et ce dès la conception.
La conception d’un bâtiment joue également un rôle primordial. Une bonne conception architecturale, intégrant des éléments bioclimatiques comme l’orientation, l’isolation, les ouvertures, permet de réduire les besoins en chauffage et en climatisation. L’utilisation de matériaux sains et durables, ainsi que l’intégration de systèmes techniques performants (ventilation, éclairage), contribuent également à optimiser l’usage du bâtiment et à limiter sa consommation énergétique.
Privilégier des matériaux issus du réemploi, biosourcés ou bas carbone
Pour limiter l’empreinte du bâtiment, il est nécessaire d’agir dès sa conception. En effet, le béton, est le matériau le plus utilisé dans le BTP. Il est responsable d’environ 52 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur, selon Xpair, le portail d’information de la performance énergétique et près de 5% des émissions mondiales.
Opter pour une solution énergétique pertinente
Le choix de l’énergie de chauffage présente un potentiel d’économie de gaz à effet de serre très significatif.
Diminuer les émissions carbone issues des chantiers
Durant la phase du chantier, les émissions peuvent elle aussi être maîtrisées en adoptant certaines mesures :
l’utilisation d’engins de chantier décarbonés, si possible électriques ;
la réduction de la quantité de déchets ;
la valorisation des déchets inévitables ;
l’optimisation du transport et de l’acheminement des matières premières et des équipements ;
l’optimisation des déplacements des ouvriers et la décarbonation de ces derniers en proposant des alternatives aux déplacements en véhicules thermiques.
Sensibiliser les occupants aux éco-gestes
L’usage d’un bâtiment est un facteur déterminant de son empreinte environnementale. Les comportements des occupants ont un impact direct sur la consommation d’énergie et de ressources.